Pendant la première moitié du siècle, le misainier,
ou canot breton à misaine, est le plus répandu des petits
bateaux de pêche de Bretagne sud. Long de 4 a 8 mètres,
il embarque selon son importance 1 a 4 marins-pêcheurs
et demeure généralement en vue des côtes. C'est
un bateau robuste, rustique, économique, et sa tenue à
la mer est reputée.
Construit le plus souvent par un homme seul, sans plan, ni calcul
scientifique, il est rapide à la voile et travaille a longueur
d'année dans des parages connus pour leurs dangers.
Sa charpente en chêne et ses bordés en sapin proviennent
souvent des forêts voisines.
Greé d'un mât et d'une seule voile au tiers, la misaine,
il peuple en grand nombre les ports les plus reculés :
havres naturels, criques, grèves, vasières en fond de
ria ... Sa coque, basse sur l'eau, s'intègre admirablement
au paysage marin, épousant la houle "comme une mouette sur
l'eau" disent les vieux marins. Imperturbable, l'équipage se
consacre a la pêche. Témoins sensibles des scènes
maritimes, les artistes (Maufra, Legout-Gérard, Cheffer, Dauchez,
...) choisissent souvent leurs modèles parmi ces flottiles. |